Le strabisme | GRANDOPTICAL

STRABISME : COMPRENDRE, DÉPISTER ET TRAITER EFFICACEMENT

Touchant environ 4% des enfants, le strabisme n’est pas seulement un problème esthétique. Il perturbe la coordination des yeux, la perception des distances et, à long terme, le développement visuel. Plus le diagnostic est précoce, plus la correction est simple et efficace. Le plus souvent, le strabisme convergent est dépisté avant 6 ans. Le strabisme divergent apparait plutôt entre 6 et 10 ans.

Qu’est-ce que le strabisme ?

Aussi appelé hétérotropie, le strabisme correspond à un désalignement des axes visuels causé par un déséquilibre musculaire oculaire. Selon la direction de la déviation, il peut être convergent, divergent, vertical ou oblique. Ce déséquilibre provoque une vision double (diplopie) : pour la compenser, le cerveau ignore l’image d’un œil, entraînant une amblyopie ou « œil paresseux », ainsi qu’une perte du relief visuel.

Le strabisme est souvent repéré par le pédiatre, qui oriente vers un orthoptiste ou un ophtalmologiste pour un bilan complet. Les parents peuvent également détecter une anomalie en observant l’enfant lorsqu’il regarde un écran ou une image. Enfin, une prédisposition familiale peut exister : en cas d’antécédents, une vigilance accrue est recommandée.

Traiter le strabisme : des solutions adaptées à chaque cas

Le premier objectif est de stimuler l’œil paresseux grâce à des exercices spécifiques, souvent accompagnés du cache-œil posé sur l’œil dominant. Ces séances, encadrées par un orthoptiste, permettent à l’œil atteint de retrouver une activité normale.

En cas de strabisme marqué, une chirurgie oculaire peut être envisagée. Elle consiste à raccourcir ou repositionner certains muscles responsables du déséquilibre. Cette opération corrige principalement l’aspect esthétique, mais ne rétablit pas toujours la vision binoculaire ou ne traite pas totalement l’amblyopie.

Pour les formes légères ou après une opération, des verres à prismes peuvent être prescrits. Ils compensent la diplopie et peuvent intégrer d’autres corrections visuelles (myopie, astigmatisme ou hypermétropie).

Un impact psychologique à prendre en compte

Au-delà de la vision, le strabisme peut influencer la confiance en soi. Une étude américaine révèle que 85 % des adultes atteints déclarent avoir souffert de difficultés sociales ou professionnelles liées à leur strabisme, et 70 % estiment que cela a affecté leur estime personnelle.

Cette singularité, parfois surnommée « coquetterie dans l’œil », n’a pourtant pas empêché de grandes figures de briller : Dalida ou Joe Dassin dans la chanson, Forest Whitacker ou John Malkovitch au cinéma, John F. Kennedy ou Abraham Lincoln en politique.